La Boîte à Merveilles — Chapitre 9 : « Départ du père »

Résumé détaillé

Le chapitre s’ouvre dans la pénombre d’une chambre où l’enfant fiévreux perçoit sa douleur comme un tambour dans le crâne. La mère veille, les voisines proposent des remèdes. Le père rentre inhabituellement tôt ; un silence lourd pèse sur le dîner. Il révèle ensuite sa ruine : dans la cohue des enchères aux haïks, il a perdu tout le fonds de roulement. Il décide alors de partir moissonner aux environs de Fès pour un mois, de vendre les bracelets « maudits » et de confier les courses à Driss le teigneux.

À l’aube, il s’en va avec une sacoche, une faucille et des provisions. L’enfant éprouve une sensation d’orphelinage : le père incarnait la force et la sécurité. Guéri par le tadeffi de Fatma Bziouya, il goûte un bref répit. Mais la modestie des gestes (thé sans plateau) donne au quotidien un visage de dénuement. Avec sa mère, il s’arrête devant le sanctuaire de Sidi Ahmed Tijani, assiste à une altercation avec un marchand de légumes, puis tous deux visitent Lalla Aïcha, qui propose de consulter l’aveugle Sidi El Arafi dans le quartier Seffah.

Analyse claire

Axes du chapitre — Le récit glisse de la maladie à la crise économique, puis au départ. La maison devient un théâtre de silence et d’angoisse, que traversent la foi (saint, voyant, récitation) et les rituels du quotidien.

Thèmes — Solitude de l’enfance (sensation du vide, « portes de l’Enfer »), paternité protectrice (le père = prestige moral et sécurité), pauvreté digne (théière d’émail, plateau absent), religiosité populaire (Sidi Ahmed Tijani, Sidi El Arafi, sourate de l’Unité).

Symboles — Le tambour figure la fièvre ; la tempête nocturne (flûtiau « de djinn ») dramatise la peur ; la Boîte à Merveilles devient « cercueil » des rêves ; la théière d’émail signale le déclassement ; les bracelets gardent l’aura de mauvais présage.

Écriture — Première personne sensible, images sensorielles et métaphores (nuit, suie, flûtiau), alternance jour/nuit (rationnel/irrationnel), micro-scènes dialoguées (marchand, voisines) qui ancrent le réalisme.